• Nov 23, 2023
  • Perspectives

Énoncé économique de l’automne 2023

Deputy Prime Minister and Minister of Finance Chrystia Freeland, left, and Prime Minister Justin Trudeau. THE CANADIAN PRESS/Spencer Colby

La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, prononce l’énoncé économique de l’automne 2023.

Mardi, la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, a présenté l’énoncé économique de l’automne 2023 du gouvernement fédéral, qui prévoit des prêts de 15 milliards de dollars pour encourager la construction de logements et d’appartements locatifs et abordables. L’énoncé prévoit également des échéances pour l’octroi de crédits d’impôt à l’investissement (CII) visant à stimuler le secteur de l’électricité et de l’énergie propre.

L’énoncé économique de l’automne 2023 est l’occasion pour la ministre des Finances du Canada de faire un état des lieux de l’économie canadienne. L’énoncé retrace les principaux développements économiques survenus depuis le dernier budget fédéral et présente de l’information sur l’écart entre les prévisions antérieures et actuelles de la croissance économique ainsi que sur les tendances récentes en matière de recettes et de dépenses publiques.

Au sujet de l’énoncé économique de l’automne présenté aujourd’hui, la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, avait déclaré qu’elle se concentrerait sur deux défis majeurs :

rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et prendre de nouvelles mesures concrètes en matière de logement. Nous savons qu’il s’agit d’une priorité urgente pour les Canadiens et nous pensons qu’au cœur de cette question se trouve l’offre, l’offre et l’offre.”

La semaine dernière, trois groupes de réflexion ont publié des rapports décrivant précisément les facteurs clés qui limitent la marge de manœuvre de la ministre dans sa mise à jour :

  • University of Calgary economist Trevor Tombe noted that “Federal finances are under increasing strain from slowing economic growth, expanded affordability measures, new social programs (such as dental care), massive subsidies for battery plants, and, perhaps most important of all, rapidly rising interest rates.” The key number in his analysis is that interest on the national debt now costs Canada almost a billion dollars a week.
  • A report from the University of Ottawa’s Institute of Fiscal Studies and Democracy revealed that high mortgage costs are now the biggest factor in the affordability challenge facing Canadians, and that “mortgage interest costs as a percentage of disposable income have entered modern unprecedented territory.”
  • The Parliamentary Budget Officer estimated that the total cost of government support for EV battery manufacturing by Northvolt, Volkswagen and Stellantis-LGES to be $43.6 billion over 2022-23 to 2032-33 — $5.8 billion higher than the federal government’s announced costs of $37.7 billion.
THE CANADIAN PRESS/Justin Tang

L’économie nationale

Les économistes du secteur privé interrogés par le ministère des Finances du Canada s’attendent à ce que la croissance du PIB réel soit de 1,1 % en 2023, contre 0,3 % prévu dans le budget de 2023. Une croissance de 0,4 % est attendue en 2024, contre 1,5 % prévu dans le budget 2023, et que la croissance devrait rebondir à 2,2 % en 2025.

Le niveau du PIB nominal en 2023 devrait être supérieur de 32 milliards de dollars aux projections du budget 2023, ce qui s’explique en grande partie par une croissance économique plus forte que prévu. Toutefois, cette croissance est tempérée par des taux d’intérêt élevés. L’économie devant s’affaiblir au cours de l’année prochaine, l’écart du PIB nominal par rapport au budget 2023 se réduit à zéro en 2024 et diminue de 2 milliards de dollars en 2025.

Marché du travail

Le taux de chômage devrait atteindre 6,5 % au deuxième trimestre de l’année prochaine, restant ainsi historiquement bas et bien en deçà des pics enregistrés pendant les récessions. Le taux de chômage devrait diminuer pour atteindre une moyenne de 6,2 % en 2025.

L’inflation

Selon les économistes, d’après l’indice des prix à la consommation, l’inflation devrait rester égale ou supérieure à 3 % jusqu’au premier trimestre 2024, avec une moyenne annuelle de 3,8 % en 2023, ce qui est cohérent avec la hausse des prix mondiaux de l’énergie et les données récentes suggérant que l’inflation sous-jacente restera persistante. L’inflation devrait tomber en dessous de 3 % au deuxième trimestre de 2024, atteindre 2 % à la fin de 2024 et s’établir en moyenne à 2,5 % en 2024 et à 2,1 % en 2025.

Les prévisions de croissance

La croissance économique étant plus forte que prévu en 2023, le niveau du PIB nominal devrait être supérieur de 32 milliards de dollars aux projections du budget de 2023.

La situation budgétaire du gouvernement

Le gouvernement affirme que : « le plan économique décrit dans l’Énoncé économique de l’automne de 2023 tient compte du point d’ancrage budgétaire du gouvernement, ce qui favorise la diminution du ratio de la dette fédérale au PIB à partir de 2024-2025, lequel atteindra 39,1 % en 2028-2029. En outre, les frais de la dette publique en proportion de l’économie devraient demeurer à des niveaux historiquement bas ».

Au cours du présent exercice financier, le déficit devrait s’élever à 40 milliards de dollars, soit presque exactement ce que la ministre Freeland avait prévu dans le budget du printemps. Cependant, avec des taux d’intérêt ayant atteint un sommet depuis 20 ans, le coût du soutien de la dette est passé de 20,3 milliards de dollars en 2020-2021, à 46,5 milliards de dollars pour l’exercice en cours. Les frais de service de la dette seront encore plus élevés dans les années à venir. Selon la déclaration économique, soutenir la dette devrait coûter 60,7 milliards de dollars par an au Trésor fédéral en 2028-2029.

Dépenses fédérales

Le gouvernement fédéral propose de dépenser environ 20,8 milliards de dollars de plus que prévu au cours des six prochaines années. Selon la ministre, cette augmentation était moins importante que les années précédentes et il s’agissait d’un signe de prudence budgétaire. La plupart des nouvelles dépenses sont affectées à de nouvelles initiatives dans le secteur du logement. Par exemple, elles prennent la forme de prêts à faible coût aux constructeurs.

Réduction des dépenses

Lors du budget présenté au printemps, le gouvernement fédéral promettait de réduire les dépenses publiques globales de 14,1 milliards de dollars entre 2023 et 2028, et de 4,1 milliards de dollars par an par la suite. Le 9 novembre, la présidente du Conseil du Trésor, Mme. Anand, a publié les détails de la première tranche de 500 millions de dollars. L’Énoncé économique d’aujourd’hui annonce que le gouvernement prolongera et élargira les efforts déployés dans le cadre du budget de 2023 dans le but de réorienter les dépenses publiques. En effet, les ministères et organismes devront réaliser des économies supplémentaires de 345,6 millions de dollars en 2025-2026 et de 691 millions de dollars par la suite. Si l’on ajoute à cela le montant de 15,4 milliards de dollars que le budget de 2023 prévoit de recentrer, le gouvernement économisera 4,8 milliards de dollars par an en 2026-2027 et les années qui suivront, et la fonction publique retrouvera son rythme de croissance pré-pandémie.

Pour mettre en œuvre les mesures fiscales présentées dans l’énoncé économique d’automne, le gouvernement devra déposer un nouveau projet de loi au Parlement. Mardi soir, un avis de motion de voies et moyens n’avait pas encore été déposé et inscrit au Feuilleton et Feuilleton des avis de la Chambre des communes, mais il devrait l’être dans les prochains jours. La Loi no2 d’exécution du budget devrait être déposée en première lecture à la Chambre jeudi prochain.