• Oct 08, 2019
  • Perspectives

Les jeunes électeurs seront importants

Écrit par Hilary Martin

En 2015, les jeunes électeurs de ce pays ont renversé la tendance à la faible participation électorale de leur groupe d’âge et ont joué un rôle décisif dans l’élection. Quatre ans plus tard, les électeurs de moins de 35 ans sont peut-être plus engagés politiquement (ne cherchez pas d’autres preuves que celle des jeunes qui se sont ralliés à travers le monde le mois dernier dans la grève mondiale du climat), mais la question de savoir s’ils se présenteront dans les mêmes proportions qu’ils l’ont fait en 2015 est incertaine. À ce stade, est-ce que l’offre d’un parti quelconque vient les rejoindre?

L’élection fédérale de 2015 a été une élection de « changement », qui amène habituellement plus d’électeurs de tous âges aux urnes, mais il y avait quelques autres forces à l’œuvre. En Justin Trudeau, les jeunes électeurs se trouvaient en présence d’un chef relativement plus jeune, plus charismatique et digne de confiance. Les libéraux étaient aussi bien organisés pour recruter des jeunes, particulièrement sur les campus universitaires. Plus de la moitié (57 %) des moins de 25 ans se sont présentés aux urnes (contre 39 % en 2011) et les libéraux ont remporté un gouvernement majoritaire.

Un sondage[1] Abacus Data réalisé quelques mois après l’élection a rapporté que le vote libéral des moins de 25 ans était de 45 %, l’appui au NPD à 25 %, les conservateurs à 20 % et les verts à 4 % (il est important de se rappeler que les sondages d’opinion et les résultats électoraux ne s’alignent pas toujours parfaitement – les gens aiment dire qu’ils ont voté pour un gagnant, même s’ils ne l’ont pas fait). De récents sondages d’opinion montrent que les libéraux continuent d’obtenir la plus grande part des votes chez les 18-24 ans et les 25-34 ans, mais la plupart d’entre eux affichent leur appui à environ un tiers, et peu ou aucun d’entre eux indiquent un appui de plus de 40 %.

Bien qu’aucun parti n’ait été en mesure de se démarquer des libéraux auprès des jeunes électeurs, les verts et le NPD ont la possibilité de se départir de l’appui des libéraux. Le NPD et les verts sont le deuxième choix de plus de la moitié des électeurs libéraux de moins de 35 ans. Les verts semblent déjà plus forts qu’en 2015 et les cotes d’approbation d’Elizabeth May auprès des jeunes électeurs sont nettement positives. Quant au NPD, son appui est plus fort chez les électeurs de moins de 35 ans que chez tous les autres groupes d’âge, et l’opinion de Jagmeet Singh est largement favorable. Enfin, les électeurs de moins de 35 ans sont les plus susceptibles de dire qu’ils pourraient changer de vote avant le jour de l’élection.

Qu’est-ce qui pourrait inciter les jeunes électeurs à changer d’idée dans cette élection? Les données[2] d’Earnscliffe du début de l’année montrent que l’environnement et le changement climatique sont les questions principales parmi les électeurs de 18 à 24 ans et de 25 à 34 ans. Près d’un sur cinq dans les deux catégories d’âge le désigne comme le problème le plus important auquel le Canada est confronté aujourd’hui, devant l’économie et les soins de santé.

Quand il s’agit des questions qui, selon les jeunes électeurs, influeront sur leur décision, la question des soins de santé est celle qui aura le plus d’influence chez les 18 à 24 ans (58 %). Le changement climatique n’est pas loin derrière : 50 % disent que la façon dont les partis envisagent de s’attaquer à la question aura un impact majeur sur leur vote. L’économie (58 %) et les soins de santé (55 %) sont les questions qui sont les plus susceptibles d’avoir un impact majeur sur le choix des électeurs de 25 à 34 ans, mais le changement climatique est inclus dans les cinq premières (44 %).

L’économie et les soins de santé apparaissent habituellement parmi les principaux enjeux pour les électeurs, quel que soit leur âge. Il est raisonnable de supposer que les jeunes électeurs envisagent les politiques économiques de chaque parti et pourraient être intéressés par les annonces relatives aux soins de santé qui ont été faites jusqu’à présent, comme des solutions pour rendre les médicaments d’ordonnance plus abordables et accessibles. Toutefois, les moins de 25 ans en particulier voudront probablement en savoir plus sur le plan de chaque partie pour lutter contre le changement climatique.

[1] L’étude Abacus Data référencée a été menée en ligne auprès de 1 000 Canadiens âgés de 18 à 25 ans, du 8 au 15 février 2016. Un échantillon aléatoire de panélistes a été invité à répondre au sondage auprès d’un vaste panel représentatif de Canadiens, recruté et géré par Research Now, un des fournisseurs d’échantillons en ligne les plus respectés au monde. L’étude a été commandée par l’Alliance canadienne des associations étudiantes.

[2] Méthodologie : Les résultats sont fondés sur un sondage en ligne mené auprès de 2427 électeurs canadiens admissibles recrutés au hasard à partir du panel d’internautes LegerWeb, entre le 25 janvier et le 5 février 2019. À l’aide de données provenant du recensement 2016, les résultats ont été pondérés en fonction de l’âge, du sexe et de la région afin de s’assurer que l’échantillon est représentatif de l’ensemble de la population. Puisqu’il s’agissait d’un échantillon non probabiliste, on ne peut pas associer de marge d’erreur aux résultats, pas plus qu’il ne convient d’offrir une marge d’erreur comparative indicative du degré d’exactitude des résultats si l’étude avait été effectuée à l’aide de méthode d’échantillonnage aléatoire.

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